Affiche de la Saint-Louis 2023

Saint-Louis édition 2023

La Saint-Louis dévoile son affiche officielle pour une célébration culturelle et festive
La ville de Sète se prépare à célébrer la 279e édition de la Saint-Louis, du 17 au 22 août 2023.

La ville de Sète célèbre son identité singulière avec la Saint-Louis. Cette fête, la 279e, rend hommage au patrimoine maritime, aux traditions et aux joutes qui font la richesse de la cité et lui donnent un supplément d’âme.

L’affiche et les invités d’honneurs de cette 279e Saint-Louis ont été dévoilés le vendredi 21 juillet au musée de la mer. François Commeinhes, entouré des membres de son équipe municipale, était aux côtés de l’artiste Vivi Navarro, qui est cette année, à l’origine de la nouvelle affiche de la Saint-Louis.

Cette artiste est bien connue des Sétois pour ces tableaux qui rendent hommage à l’univers maritime et qui a fait de la mer, sa muse.


L’artiste explique que : “Dessiner, peindre, c’est un métier comme les autres, juste des compétences, un savoir faire, mais aussi et surtout un savoir regarder: pour mieux voir. La suite, y mettre son grain de sensibilité, de poésie, de caractère, d’audace ou de retenue, de désinvolture et sans réfléchir. Pétrie par mon travail, ainsi va la vie en atelier, dans ma solitude féconde. Je voulais montrer l’impact de l’épure sur le bois. Les joutes ne sont pas un folklore, c’est un sport de haut niveau, et plus encore.

L’artiste auteure de l’affiche 2023 : Vivi Navarro obéit toujours à ses intuitions

C’est elle qui a créé l’affiche de la Saint-Louis 2023. Vivi Navarro, peintre diplômée en dessin scientifique et technique, vit et travaille à Sète. Son histoire avec l’île singulière est enracinée dans la cité portuaire où plusieurs générations de sa famille vivent ou ont vécu. L’artiste se définit comme “chercheur en laboratoire car si je ne comprends pas les choses, je ne peux pas les dessiner. J’explore, je cherche à comprendre, à observer. Je suis sur le champ des possibles et je fais ce que j’ai envie et je traduis ce que je ressens, je veux le partager”. Elle décrit, écrit, précise dans un souci de fidélité. L’artiste s’est essayée à plusieurs courants depuis qu’elle a 12 ans, elle a suivi son propre parcours, se détachant de la figuration, allant jusqu’à l’abstrait. L’affiche qu’elle a créée pour cette 279e Saint-Louis valorise un détail des joutes, un zoom qui montre à lui seul la noblesse du sport et sa technicité : “la matière m’intéresse, quand elle a vécu. Ce qui est lisse ne m’intéresse pas. Je voulais montrer cette force et cette sorte de violence, dont les cicatrices sont gravées sur les pavois”. Vivi détaille son travail : “la base, c’est travailler sur des supports qui ont vécu, qui ont une histoire, plans, cartes, agendas … Tout est bon dès qu’il y a des écrits, schémas, inscriptions etc …”.

La ‘mise en danger, Vivi aime cela : “c’est un défi technique. Ici une magnifique carte marine du milieu XIXème, levée par trois ingénieurs hydrographes pour le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine. Pour notre Saint-Louis, j’ai recadré ma carte marine avec un focus sur Sète et alentours, format A1, anticipant les déclinaisons finales au ratio, et j’ai couru la faire imprimer. Ensuite, il a fallu rapatrier le pavois scarifié et sa lance, en atelier, pour dessiner sur le motif (en direct). ‘Confinée’ dans mon atelier, j’ai œuvré à la pierre noire, aux encres grasses, et autres. J’ai observé, zoomé, assuré mon geste, construit, j’ai voulu comprendre le volume de ce bouclier, légender les zones éliminatoires, mais aussi et surtout j’ai voulu monter les points d’impact du trident sur le bois, la noblesse de la matière qui a vécu. Détails, fragments, gros plans, c’est ce que j’aime”.

Vivi Navarro frissonne à chaque Saint-Louis. Cette fête, c’est la sienne, celle des Sétois : “la macaronade à déguster sur les quais, les commentaires échangés, le partage et la convivialité de la Saint-Louis n’ont pas leur égal selon moi. Dans ces moments nous les Sétois, on part toujours en ‘biberine’, on se lâche. L’appartenance à une ‘corporation’, ici celle des jouteurs, la fierté de ces hommes quand ils descendent la Bourse pour le défilé, c’est magnifique, ça me met la chair de poule, ils paraissent déjà très concentrés sur la suite, qui sera savoureuse !”

L’artiste s’est sentie “très émue, touchée, fière, j’en ai pleuré, quand j’ai réalisé que j’allais signer cette affiche. C’est une reconnaissance de mon travail. Je suis une artiste nomade qui bouge, mais je reviens toujours au port d’attache, raide dingue de ma ville, de mes sétois, de nos cœurs généreux et notre gouaille, nos tempéraments et plus encore”.

De parents andalous, Vivi Navarro travaille également sur l’identité du flamenco, sa force, ses codes. Elle va d’ailleurs réaliser l’affiche du festival montpelliérain de Flamenco qui aura lieu en novembre 2023. “Passionnée et surtout habitée par mon héritage sanguin inscrit dans mon ADN, je travaille souvent à Séville. Et depuis 13 ans, à Tanger, dont l’attirance viscérale est un mystère, j’y suis chez moi”. L’artiste crée également des carnets de voyage, “c’est le meilleur passeport vers la relation humaine”.

Vivi dédie son affiche à son petit beau-fils, Vincent Stento, petit-fils du Magnifique.

Les invités d’honneurs de la St Louis 2023

Du côté des invités d’honneurs, c’est la famille D’Elia qui a été choisie cette année pour représenter les visages de la fête patronale de la ville. Un hommage, posthume, sera rendu à Roger D’Elia, homme qui aura marqué l’île-singulière et ses descendants, tous issus du monde de la pêche et des joutes. De Roger à David, son petit-fils, les Sétois auront l’occasion de plonger dans l’histoire d’une famille ayant inscrit ses lettres de noblesses dans le monde de la pêche et des joutes.


Les invités d’honneurs de la St Louis 2023

Du côté des invités d’honneurs, c’est la famille D’Elia qui a été choisie cette année pour représenter les visages de la fête patronale de la ville. Un hommage, posthume, sera rendu à Roger D’Elia, homme qui aura marqué l’île-singulière et ses descendants, tous issus du monde de la pêche et des joutes. De Roger à David, son petit-fils, les Sétois auront l’occasion de plonger dans l’histoire d’une famille ayant inscrit ses lettres de noblesses dans le monde de la pêche et des joutes.

Les Invités d’honneur : Roger D’Elia, le pêcheur qui ne joutait pas

Parce que c’est de l’eau salée qui coulait dans ses veines, Roger D’Elia a transmis l’amour de la mer à sa descendance, qu’ils soient pêcheurs ou jouteurs. Mais il a aussi su voir les temps changer, les besoins évoluer, et trouver le temps et l’intelligence d’améliorer les choses. Pour sa famille, au sens le plus large…
Dans la famille D’Elia, je voudrais Roger, mais aussi Louis, Elie, Serge, Philomène, David…. Cette famille-là, c’est une histoire de prénoms qui se transmettent. Des prénoms qui font écho sur plusieurs générations, mais aussi dans le cœur de beaucoup de pêcheurs encore aujourd’hui. Des prénoms qui renvoient à des actes héroïques, des pêches miraculeuses et un sens du partage, de la famille et des copains. Cette Saint-Louis 2023 rend hommage à tous ces prénoms, et plus particulièrement à Roger, premier du nom.

Roger D’Elia n’a pas quinze ans quand il commence à travailler sur les chalutiers, au début des années 40. Mais il n’a pas attendu aussi longtemps pour embarquer et prendre le large. Avec un père pêcheur comme Louis, “l’homme à la cigarette” comme l’appelle David son arrière-petit-fils, rien de bien surprenant. Son enfance, c’est sur des “catalanes” qu’il la passe. Cette barque latine élégante servait surtout à remonter des sardines. Dernier né de Louis et Philomène, Roger est également entouré d’une sœur ainée, Adèle, et d’un frère qu’il connaîtra brièvement, Elie. De ce frère, on en parle peu dans la famille ; peut-être parce que c’est à l’échelle nationale qu’on parle de lui. Elie D’Elia est un héros de guerre. Résistant dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), chef de groupe de “l’Armée Secrète”, quand son nom fait surface c’est sous un alias, Roger Lemaire. Déclaré mort en action le 28 février 1944, en Dordogne, Roger D’Elia vivra toute une vie avec l’absence de ce frère parti à 21 ans, alors que lui-même en a à peine 16. Ce n’est pas pour autant qu’Elie est effacé des mémoires, bien au contraire : une rue à Sète porte son nom, proche de la Rue des Marins où, à une époque, à la Saint-Pierre, un défilé portant cocardes s’y arrêtait le temps d’une commémoration.

Mais il se construit, Roger, se marie, fait la bringue avec les collègues, a trois fils qu’il nomme Elie, Serge et Roger, et aussi des neveux dont il sera très proche. Les années d’après-guerre, même si elles sont difficiles, sont aussi des décennies clémentes pour les pêcheurs. Ce qui sera peut-être le tournant majeur dans la vie de Roger D’Elia, et de beaucoup d’autres pêcheurs après lui, c’est, il y a tout juste 75 ans cette année, la création du Grand Pardon de la Saint-Pierre. C’est en 1948 que LA fête des pêcheurs est lancée, organisée par l’Amicale des Pêcheurs Sète-Môle dont Roger D’Elia est trésorier. Il est en charge de l’organisation de la partie festive de l’événement, rendez-vous avec l’évêque, gestion de la grande fête foraine qui s’étendait alors jusqu’à la Rampe des Arabes, mais aussi rencontres avec le général de l’armée, puisqu’à cette époque, les militaires ont une place d’honneur lors du défilé et du dépôt de gerbe en mer.

De 7 à 14 ans, Serge D’Elia grandit littéralement dans les pas de Roger, son père, et devient le petit porte-drapeau dans le défilé de la Saint-Pierre. Aujourd’hui, c’est avec une certaine nostalgie que Serge D’Elia se souvient de cette époque : “C’était des défilés majestueux, des musiques militaires et le cortège de chalutiers remplis de touristes à n’en plus finir. Tant qu’il y aura des gens pour s’en occuper ça continuera, mais cette fête n’est plus aussi populaire qu’avant à cause de certaines restrictions en matière de sécurité qui la rendent plus difficile à organiser. Il y a aussi de moins en moins de chalutiers. Nous avions l’habitude d’aller manger des brochettes chez Pacheco les lundis soirs du Grand Pardon. C’est un cérémonial que je n’aurais manqué pour rien au monde.”

Au décès du Président de l’Amicale, Raphaël Nocca, en 1982, Roger D’Elia prend la succession. Jusqu’en 2012, il continue l’aventure de la Saint-Pierre avec ses amis de toujours, Loulou Albano et Roger Stento, entre autres. Francis Le Bail se souvient de la passation de flambeau : “Chaque année il nous demandait, ‘les petits vous êtes prêts ? Les petits, vous êtes prêts ? Jusqu’au jour où il a décidé qu’on était prêts.” Les premières années, les jeunes “Pilou” Tesoro et Francis Le Bail président l’amicale en duo et Roger restera président d’honneur jusqu’à la fin.
Retour à la grande période de la pêche qui dure jusqu’au milieu des années 60. C’est aussi le moment où Roger D’Elia tombe gravement malade. Le verdict est sans appel : son corps ne peut plus encaisser les longues et rudes journées de sorties en mer. Impossible pour Roger D’Elia d’en finir avec le monde marin. Il passe simplement de l’autre côté de l’étang, à Loupian, où il enfile la salopette de ciré et devient ostréiculteur jusqu’à la fin des années 80, où il se dirige tout doucement vers ses 60 ans. Là encore la famille n’est pas loin et son neveu, Louis, traine parfois dans sa barque pour partager les temps fort de cet autre métier.

Dans la famille D’Elia, les joutes ce n’est pas une évidence pour tout le monde. Chez les D’Elia, c’est dans les plus jeunes générations que la tenue de chevalier devient presque systématique, et pas qu’un peu. Des finales et demi-finales de la Saint-Pierre à celles de la Saint-Louis, les D’Elia n’ont pas à rougir de leur palmarès. Roger, lui, connu pour regarder les joutes d’en haut des gradins avec son ami Loulou Albano, “il passait juste la tête, sauf pour les grandes occasions, comme ce dimanche de la Saint-Louis 2001, où mon frère Cyril gagne le tournoi Juniors et je gagne le tournoi des moyens, se rappelle avec émotion son petit-fils David D’Elia. Il était fier.” Louis Talano non plus n’est pas en reste, avec son prix de Champion de France des Joutes languedociennes en 1972, catégorie Moyens.

Au moment de la retraite, la question de l’après se pose souvent. Mais Roger D’Elia ne tarde pas à attraper navettes et filets et à restaurer et fabriquer des filets dans son petit garage près du quai Aspirant Herber. Il y passera ses journées de filetier jusqu’à plus de 80 ans, et parfois fera même un peu le secrétaire pour son fils Serge, praticien ORL bien connu. C’est parce qu’il aime les siens et qu’il sait la difficulté du travail qu’il fait ça, Roger. Pour aider ses neveux qui partent en mer, mais aussi parce qu’il y a chez lui ce besoin de savoir, de comprendre et d’améliorer. “Il était très ambitieux, se rappelle son neveu Louis. Il voulait sans cesse aller de l’avant”.

Capitaine du premier chalutier à faire du thon dans les années 60, initiateur de la pêche au lamparo avec Jean Di Bianco, premier à utiliser des filets en nylon, “il voulait savoir le pourquoi des choses, et l’améliorer.” C’est un touche-à-tout tourné vers les autres qui endosse même, jusqu’au début des années 2000, la présidence d’une autre organisation majeure pour la communauté maritime : la coopérative d’achat des pêcheurs. C’est une lourde tâche qui attend Roger D’Elia, mais il sait déjà qu’elle est importante
pour les futures générations car les 30 glorieuses sont bien loin. Lors de cette présidence il réussit à mettre
en place des groupements d’achats pour les postes de ravitaillement en carburant des chalutiers, et arrive même à négocier les prix auprès des pétroliers. Pas peur de monter à Matignon pour affronter les plus hautes sphères et revenir avec un chèque qui servira à construire le poste à carburant pour les chalutiers. Pas peur non plus de lancer une grève de 3 mois face à des mareyeurs qui n’achètent plus au vrai prix. Quoi d’étonnant à ce qu’il reçoive, en 2011, la médaille d’or du Mérite civil et militaire des mains de Ann Dao Traxel, fille adoptive de Jacques Chirac, lors de la 64e Saint-Pierre ?… Mais pour Roger D’Elia, ce qui compte autant que la mer, c’est les copains. “On rentrait le soir à toute heure. Le dimanche il fallait dégorger, dit Louis Talano en souriant. On était des fêtards mais on ne courrait pas les filles, on restait entre collègues. C’était au plus qui boit, au plus qui bouffe, au plus qui chante.”

“S’il ne faut écrire qu’une chose, c’est que c’était un homme fidèle”, insiste David D’Elia, petit-fils à qui Roger a beaucoup transmis. Il garde avec lui le souvenir vivace d’un homme instruit, sur qui on pouvait compter. Ami fidèle, mari fidèle, Roger D’Elia avait sa façon à lui de combattre la perte de ceux qu’il avait aimés. Quai de la Consigne, Rampe des Arabes, cimetière marin, mairie. Au décès de sa femme Maryse, en 1986, et tous les jours de sa vie après ça, Roger a parcouru le même chemin pour se recueillir.

Source : Ville de Sète 

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