Peïdolade : une recette traditionnelle Sétoise à découvrir
La Peïdolade : héritage de la tradition
La peïdolade est bien plus qu’une simple soupe de poissons. Cette recette ancestrale, transmise par les pêcheurs nomades de Sète, propose un plat unique où les poissons sont cuits directement sur la plage à l’eau de mer. Cette tradition culinaire, issue de l’immigration italienne, est aujourd’hui perpétuée par l’artiste sétois Aldo Biascamano.
Un rituel culinaire sur les Plages du Lido
Sur les plages du Lido, Aldo Biascamano préserve cette recette presque oubliée. La peïdolade se compose d’ingrédients simples mais savoureux : des pommes de terre, des tomates, des oignons, et divers poissons tels que la dorade, le maquereau, les rougets grondins, les pageots, et parfois des seiches, des vernières et des iragnes. Le secret de cette soupe réside dans sa cuisson à l’eau de mer, sans épices, pour conserver la pureté des saveurs naturelles.
Une tradition familiale
Aldo Biascamano, fils de pêcheur, a grandi avec cette tradition. Son arrière-grand-père, pêcheur à la traîne, passait six mois de l’année sur la plage avec sa famille. Ils vivaient dans des cabanes de roseaux et pêchaient à l’aide de longs filets tirés à la main depuis le rivage. Dans les années 60, le père d’Aldo était le dernier pêcheur à la traîne, perpétuant cette pratique malgré les évolutions modernes.
Un souvenir cuisiné
La peïdolade n’est pas seulement un plat, c’est un souvenir d’enfance et une connexion avec le passé. Aldo raconte comment, honteux dans sa jeunesse de cette vie de « caraque » (gitan), il cachait à ses amis qu’il passait six mois de l’année dans une cabane sur la plage. Pourtant, cette vie simple et rustique attirait des personnalités comme l’homme de théâtre Jean Vilar. Jean est devenu un ami de la famille et dégustait régulièrement la peïdolade préparée par le père d’Aldo.
Préparation de la Peïdolade
Aldo commence par remplir une grande marmite d’eau de mer. Il la pose sur un trépied dans le sable et allume un feu dessous. Les pommes de terre, les tomates et les oignons sont coupés, puis ajoutés à l’eau bouillante. Quand la nuit tombe, les poissons sont ajoutés : les queues de lotte en premier, les maquereaux en dernier. Ils cuisent lentement. La marmite est ensuite renversée sur des caisses percées de trous, tapissées de feuilles de roseau et de tamarin. L’eau s’écoule dans le sable. Les convives se régalent de ce festin avec les doigts, dans un silence respectueux.
Une expérience sensorielle unique
La peïdolade offre une expérience sensorielle inégalée. L’oignon reste sucré, le poisson cuit à la perfection, et les tomates gorgées du sel de la mer donnent l’impression de savourer la Méditerranée. Parfois, Aldo accompagne ce plat d’oignon cru pour un contraste croquant avec le poisson tendre.
En redonnant vie à la peïdolade, Aldo Biascamano ne perpétue pas seulement une recette. Il honore la mémoire des pêcheurs nomades de Sète et offre à chaque dégustation un véritable voyage dans le temps.
Découvrir la peïdolade, c’est s’immerger dans une tradition sétoise ancestrale et goûter un morceau de l’histoire méditerranéenne. Un plat simple mais profond, qui raconte des histoires de famille, de pêche et de mer. Il continue de résonner sur les plages du Lido grâce à l’enthousiasme d’Aldo Biascamano.